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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/73

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aussi les objets qui l’environnoient, et qui par conséquent le limitoient. Il a donc bien tort d’ajouter, que tous les autres objets ne lui paroissent en comparaison que des points lumineux. Ceux qui traçoient sur sa rétine des images plus étendues, devoient certainement lui paroître plus grands.

Cependant il continue de se toucher et de se regarder. Il a, de son aveu, les idées les plus étranges. Le mouvement de sa main lui paroît une espece d’existence fugitive, une succession de choses semblables. On peut bien lui acorder que ces idées sont étranges.

Mais ce qui me paroît plus étrange encore, c’est la maniere dont il découvre qu’il y a quelque chose hors de lui. Il faut qu’il marche la tête haute et levée vers le ciel, qu’il aille se heurter contre un [462] palmier, qu’il porte la main sur ce corps étranger, et qu’il le juge tel, parce qu’il ne lui rend pas sentiment pour sentiment. In-4.° t. 3, p. 367 ; in-12, t. 6, p. 92.

Quoi ! lorsqu’il portoit un pied devant l’autre, n’éprouvoit-il pas un sentiment qui ne lui étoit pas rendu ? Ne pouvoit-il