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Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/384

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Blanche bas à Octave.

Chut ! ne parlez pas de la Gervaise devant maman. Elle aussi a perdu son fils ; voilà deux ans qu’elle n’a eu de ses nouvelles.

Octave bas à Blanche.

Ah ! la veuve du maître pilote, elle avait un fils ?

Blanche bas à Octave.

On croit qu’il a péri dans le naufrage d& l’Amphitrite. Ne parlez jamais de cela ici… le nom seul de la Gervaise fait pleurer maman… cela lui rappelle…

Octave.

Je comprends… Cher Adrien !… mon ami d’enfance…

Mathilde.

Mourir à vingt-trois ans, après le succès !

Octave.

Quand déjà nos savants appréciaient l’importance de ses travaux et de ses découvertes !

(Il va s’asseoir sur le canapé, à gauche.)
Blanche, qui s’est approchée de Mathilde, regardant le portrait.

Oh ! c’est bien lui ! c’est son doux regard… son air fier !… Prends garde que maman ne le voie, ce portrait ; il est si ressemblant, il lui ferait mal. Mon pauvre frère !… tu l’aimes donc toujours ?

Mathilde.

Enfant !… (La regardant fixement.) Quand tu es triste, tu as ses yeux. (Elle l’embrasse.) C’est ce mois-ci que nous devions nous marier.

Blanche à part.

Comme il la regarde !


Scène II.

MADAME DES AUBIERS absorbée sur la chaise longue ; OCTAVE sur le canapé à gauche ; NOËL entrant du fond, dont il referme la porte ; BLANCHE, MATHILDE dessinant.
Noël à voix basse, après avoir regardé madame des Aubiers.

Mademoiselle Blanche ?…

Blanche allant à lui vers la porte.

Que veux-tu, Noël ?