Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/440

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Scène V.

HENRIETTE travaillant, GONZALÈS.
Gonzalès.

Eh ! mais, c’est ma robe ; elle est déjà faite, madame la trouve donc jolie ?

Henriette.

Charmante, d’une si douce nuance… Cette robe-là est encore mieux choisie que celle de l’année dernière.

Gonzalès.

La première robe de printemps, c’est toujours moi qui la donne.

Henriette.

Et aussi la première robe d’hiver, et le premier chapeau, et les premières guirlandes… Monsieur est si coquet pour madame !…

Gonzalès.

Il faut bien que je le sois pour elle, puisqu’elle ne s’occupe pas de sa toilette.

Henriette.

Il est certain que madame ne tient guère à la parure.

Gonzalès.

Et elle a raison, elle n’en a pas besoin.

Henriette.

C’est vrai, la moindre fleur, le plus petit morceau de dentelle ; et la voilà parée comme une châsse… C’est qu’elle est belle tout de bon.

Gonzalès.

La beauté de Stéphanie, c’est mon seul luxe. — Eh bien, qu’est-ce qu’il fait donc ?… Mes gants, Amédée !


Scène VI.

HENRIETTE, GONZALÈS, AMÉDÉE.
Amédée.

Monsieur ?

Gonzalès.

Mes gants…

Amédée.

Quels gants ?