Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/447

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il faut bien mettre cette robe aujourd’hui puisqu’elle est faite.

Henriette.

Et puis cela fera tant de plaisir à monsieur, qui l’a donnée…

Stéphanie.

J’aurais préféré une robe bleue.

Henriette.

Oh ! si monsieur savait cela !

Stéphanie.

Il ne faut pas le lui dire… il irait vite en chercher une bleue.

Henriette.

La charmante crainte !… On est bien heureuse d’avoir de si belles robes…

Stéphanie à part, souriant.

Qui ont pour point de départ un si bon mari. (Haut.) Henriette, vite mon chapeau… (Henriette se lève.) Non, restez, ne perdez pas une seconde.

(Elle rentre chez elle.)
Henriette.

Voilà un ménage modèle ! mais trop uni, cela fait peur… Après quatre ans de mariage s’aimer encore ! cela n’est pas dans la nature.

(On sonne en dehors, au fond.)

Scène XI.

HENRIETTE, AMÉDÉE, L’HORLOGER.
Amédée très-agité, sortant du salon.

C’est lui ! mon cœur bat ! (Il va ouvrir au fond, en dehors. — Henriette va écouter à la porte de la chambre de Stéphanie. — À l’horloger.) Oh ! c’est vous !  !  ! monsieur, je vous en remercie, car si vous aviez été un autre, j’aurais été bien tourmenté.

L’Horloger[1].

Vous avez fait demander des montres ?

(Il pose son chapeau sur la chaise où Henriette travaillait et tire de sa poche une boîte à montres.)
Amédée.

Non.

  1. L’Horloger, Amédée, Henriette.