Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/493

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De Langeais.

Tiens ! c’est la mode… tout le monde manque de tout ; cela ne peut plus être un grief dans ce temps-ci… Autre grief, vite !

Julie.

Tu me sacrifiais, tu me traitais avec mépris… tu me délaissais pour d’indignes maîtresses.

De Langeais.

Épouse délaissée ! Et nos petits mioches, comment les expliqueras-tu ?

Julie.

C’est juste, il y aurait contradiction… Ah ! comme c’est difficile !

De Langeais l’embrassant.

Je le crois bien, madame, ce n’est pas facile de me trouver des imperfections.

Julie le repoussant.

Écrivez… vous n’êtes pas raisonnable… c’est un enfantillage impardonnable… il faut absolument finir cet acte aujourd’hui.

De Langeais la pressant dans ses bras.

Ne te fâche pas, ma petite Julie.

Julie le repoussant encore.

Non, plus tard, vous ne pensez qu’à me tourmenter. (Il insiste.) Vous êtes sans pitié !

De Langeais.

Ah ! mais, est-ce que nous allons divorcer tout de bon ?… Allons, calmez ce courroux.

Julie.

Non, je ne peux pas être calme… ces plaisanteries continuelles m’irritent… je ne peux pas rire, moi, je sais bien le danger, et c’est quand j’ai besoin de toute ma raison que vous me la faites perdre par toutes vos taquineries absurdes.

De Langeais voulant l’embrasser.

Je ne plaisante pas, je veux t’embrasser.

Julie.

C’est cela qui m’agace !

De Langeais même jeu.

Eh bien, la paix, la paix ! j’ai tort…