XXII
MOTEUR SOCIAL
Il n’appartient à aucune science humaine de donner la dernière raison des choses.
L’homme souffre ; la société souffre. On demande pourquoi. C’est demander pourquoi il a plu à Dieu de donner à l’homme la sensibilité et le libre arbitre. Nul ne sait à cet égard que ce que lui enseigne la révélation en laquelle il a foi.
Mais, quels qu’aient été les desseins de Dieu, ce qui est un fait positif, que la science humaine peut prendre pour point de départ, c’est que l’homme a été créé sensible et libre.
Cela est si vrai, que je défie ceux que cela étonne de concevoir un être vivant, pensant, voulant, aimant, agissant, quelque chose enfin ressemblant à l’homme, et destitué de sensibilité ou de libre arbitre.
Dieu pouvait-il faire autrement ? sans doute la raison nous dit oui, mais l’imagination nous dira éternellement non ; tant il nous est radicalement impossible de séparer par la pensée l’humanité de ce double attribut. Or être sensible c’est être capable de recevoir des sensations discernables, c’est-à-dire agréables ou pénibles. De là le bien-être et le mal-être. Dès l’instant que Dieu a créé la sensibilité, il a donc permis le mal ou la possibilité du mal.
En nous donnant le libre arbitre, il nous a doués de la fa-