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XXIV
REMARQUES PHILOLOGIQUES.

S’il fait rimer fuste avec fusse, prophètes avec fesses[1], c’est encore une affaire de prononciation parisienne.

Il en est de même d’ancien, Valérien, paroissien, rimant avec an[2].

Lorsqu’il écrit soullon pour rimer avec Roussillon[3], il entend que les deux ll seront mouillées, et prononcées comme telles sans être précédées d’un i, comme en espagnol.

Comment faut-il prononcer le nom de Villon ?

La Ballade de la page 99, l’Épistre de la page 111, le Problème ou Ballade de la page 120, etc., ne laissent aucun doute à cet égard. On doit le prononcer comme les deux dernières syllabes du mot pavillon, c’est-à-dire comme on pourra. En France, ce n’est guère que dans le Midi qu’on sait prononcer les ll mouillées. Les Parisiens diront Viyon ; les Picards, Vilion


Mais bien est fol et lunaticque
Qui de ce fait sermon si long ;
Peu nuit à la chose publicque
Se Brussiens disent Filon.
Il ne m’en chault gueres si l’on
Choisit de ces façons la pire,
Et bien veuil qu’on dise selon
Que dès pieça l’on souloit dire.

  1. Pages 26 et 52.
  2. P. 81.
  3. Voy. la Ballade de la page 99.