Page:Œuvres complètes de François Villon.djvu/80

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Qui bien ce croyt, peu ne merit.
De gens mortz se font petiz Dieux.

LXXI.

Mortz estoient, et corps et ames,
En damnée perdition ;
Corps pourriz, et ames en flammes,
De quelconque condition ;
Toutesfoys, fais exception
Des patriarches et prophètes ;
Car, selon ma conception,
Oncques grand chault n’eurent aux fesses.

LXXII.

Qui me diroit : « Qui te faict mectre
Si très-avant ceste parolle,
Qui n’es en Theologie maistre ?
A toy est presumption folle. »
— C’est de Jesus la parabolle,
Touchant le Riche ensevely
En feu, non pas en couche molle,
Et du Ladre, de dessus ly.

LXXIII.

Si du Ladre eust veu le doy ardre,
Jà n’en eust requis refrigère,
N’au bout d’icelluy doiz aherdre,
Pour refreschir sa maschouëre.
Pions y feront mate chère,
Qui boyvent pourpoinct et chemise.
Puys que boyture y est si chère,
Dieu nous garde de la main mise !