Page:Œuvres complètes de François Villon.djvu/81

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LXXIV.

Ou nom de Dieu, comme j’ay dit,
Et de sa glorieuse Mère,
Sans peché soit parfaict ce dict
Par moy, plus maigre que chimère ;
Si je n’ay eu fièvre effimère,
Ce m’a faict divine clemence ;
Mais d’autre dueil et perte amère
Je me tays, et ainsi commence :

LXXV.

Premier, je donne ma pauvre ame
A la benoiste Trinité,
Et la commande à Nostre Dame,
Chambre de la divinité ;
Priant toute la charité
Des dignes neuf Ordres des cieulx,
Que par eulx soit ce don porté
Devant le Trosne precieux

LXXVI.

Item, mon corps j’ordonne et laisse
A nostre grand mère la terre ;
Les vers n’y trouveront grand gresse :
Trop lui a faict faim dure guerre.
Or luy soit delivré grand erre ;
De terre vint, en terre tourne.
Toute chose, se par trop n’erre,
voulontiers en son lieu retourne.

LXXVII.

Item, et à mon plus que père,
Maistre Guillaume de Villon