Page:Œuvres complètes de Guy de Maupassant, X.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lui apparaissait pas ; et il songeait que tout cela allait encore désorganiser son service. Il répétait : « Moi, je ne puis rien vous dire. C’est là une question d’honneur qui ne me regarde pas. Voulez-vous que je vous donne un mot pour le commandant Bouc ? c’est un homme compétent en la matière et il pourra vous guider. »

Lesable accepta et alla trouver le commandant qui consentit même à être son témoin ; il prit un sous-chef pour le seconder.

Boissel et Pitolet les attendaient, toujours gantés. Ils avaient emprunté deux chaises dans un bureau voisin afin d’avoir quatre sièges.

On se salua gravement, on s’assit. Pitolet prit la parole et exposa la situation. Le commandant, après l’avoir écouté, répondit : « La chose est grave, mais ne me paraît pas irréparable ; tout dépend des intentions. » C’était un vieux marin sournois qui s’amusait.

Et une longue discussion commença, où furent élaborés successivement quatre projets de lettres, les excuses devant être réciproques. Si M. Maze reconnaissait n’avoir pas eu l’intention d’offenser, dans le principe, M. Lesable, celui-ci s’empresserait d’avouer tous ses torts en lançant l’encrier, et s’excuserait de sa violence inconsidérée.