Page:Œuvres complètes de Juvénal et de Perse, 1861.djvu/231

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meilleure argile : tous les autres, entraînés sur des traces qu'ils devraient éviter, s'engageront dans le vice, dont on leur a montré depuis longtemps la route.

Interdisons-nous donc les actions condamnables, ne fût-ce (quel puissant motif !) que pour préserver de la corruption ceux qui nous doivent la vie ; car nous naissons tous imitateurs dociles de la perversité : tous les peuples, tous les climats ont leur Catilina ; mais cherchez-y des Brutus et des Catons ! Ecartez des murs qu'habite l'enfance ce qui pourrait choquer ses oreilles ou ses yeux. Loin de cette maison, loin de cet asile vénérable, et les courtisanes et les chants nocturnes d'un parasite enivré ! On ne saurait trop respecter l'innocence de l'enfant : médites-tu quelque action dont tu doives rougir, songe à ton fils au berceau, et que cette image arrête la pensée du crime. S'il arrivait qu'il méritât un jour la colère du censeur ; qu'il fût ton fils par ses moeurs, comme il l'est par la ressemblance de sa figure et de son corps ; s'il s'égarait plus loin que toi dans la route que tu lui as ouverte, tu sévirais sans doute, tu le gourmanderais, tu songerais à le déshériter. Et cependant,