Page:Œuvres complètes de Juvénal et de Perse, 1861.djvu/232

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de quel front, vieillard plus coupable que cet adolescent, irais-tu lui montrer le visage sévère d'un père justement irrité, toi dont la tête sans cervelle a depuis longtemps besoin de ventouses ? Attends-tu la visite d'un hôte, tous tes esclaves sont en mouvement : «Balayez ces planchers, nettoyez ces colonnes ; que ces maigres araignées descendent avec leurs toiles. Toi, lave ces vases d'argent ; et toi, rends à ces coupes ciselées leur premier éclat». C'est ainsi que d'une voix fulminante, et la verge à la main, le maître les excite à l'ouvrage. Misérable ! tu t'agites dans la crainte que ton vestibule, sali par l'ordure d'un chien, ne choque les yeux d'un ami ; tu trembles que ton portique ne soit souillé de boue : cependant un seul esclave, avec une demi-mesure de poussière, va tout réparer ; mais tu t'inquiètes peu de montrer à ton fils une maison exempte de vices et de souillures. Certes ! la patrie te doit beaucoup, quand tu lui donnes un nouveau citoyen, pourvu toutefois que tu le rendes utile à la patrie, qu'il sache fertiliser la terre, servir ses concitoyens et dans la guerre et dans la paix : tout dépend des habitudes et des sentiments que tu lui inspireras. La cigogne nourrit ses petits de serpents et de lézards, trouvés loin