Page:Œuvres complètes de Juvénal et de Perse, 1861.djvu/233

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des routes frayées ; leurs ailes ne seront pas plus tôt garnies de plumes, qu'ils chercheront les mêmes reptiles. Le vautour, revolant vers sa couvée, lui rapporte des lambeaux arrachés des carcasses de chevaux et de chiens, ou de cadavres suspendus aux gibets : tels seront encore les aliments de cette race sanguinaire, dès qu'elle pourra se nourrir elle-même et nicher sur le sommet des arbres. Le noble oiseau, ministre de Jupiter, chasse dans les forêts le lièvre et le chevreuil ; il dépose cette proie dans son aire bientôt, lorsque le jeune aiglon prendra son essor, vous le verrez, aux premiers aiguillons de la faim, fondre sur les animaux timides dont il suça le sang au sortir de la coque.

Cétronius avait la manie de bâtir : tantôt sur le rivage de Caïète, tantôt sur les hauteurs de Préneste et de Tibur, il élevait des maisons magnifiques : la Grèce et les pays lointains lui fournissaient les marbres dontil ornait ces édifices, plus somptueux que les temples d'Hercule et de la Fortune ; c'est ainsi que nous avons vu l'eunuque Posidès éclipser par son faste la magnificence même de notre Capitole. Cette folie de Cétronius diminua son patrimoine et porta une première atteinte à sa fortune. Cependant il laissait encore un assez brillant héritage :