Page:Œuvres complètes de Juvénal et de Perse, 1861.djvu/234

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son fils, insensé comme lui, dissipa le reste de ses biens, en élevant de nouveaux palais d'un marbre plus précieux.

Le fils d'un superstitieux observateur du sabbat n'adore que la puissance des nuages et du ciel ; à l'exemple de son père, il n'a pas moins d'horreur pour la chair du porc que pour la chair humaine, et bientôt il se fait circoncire. Elevé dans le mépris des lois romaines, il n'étudie, il ne pratique, il ne révère que la loi de Moïse, et tout ce que Moïse transmet à ses adeptes dans son livre mystérieux. Il n'indiquerait pas la route au voyageur qui n'est pas de sa secte ; il ne montrerait pas la fontaine à un incirconcis. Et tout cela, parce que son père coula dans l'inaction le septième jour de chaque semaine, sans prendre part aux devoirs de la vie.

La jeunesse, si docile aux mauvais exemples, ne suit cependant qu'avec contrainte les conseils de l'avarice ; mais elle les suit enfin, trompée par les apparences de vertu sous lesquelles ce vice est déguisé ; car il prête à l'extérieur, au visage, au vêtement un caractère grave et austère. Ajoutez qu'on donne à l'avare les mêmes éloges qu'à l'homme économe et frugal : son patrimoine n'est-il pas plus en sûreté entre ses mains, que s'il