Page:Œuvres complètes de Juvénal et de Perse, 1861.djvu/241

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Quand tu dis à cet adolescent : «Ferme ta bourse à tes amis, ton coeur à la misère de tes parents», n'est-ce pas comme si tu lui disais : «Pille, vole ; ne t'interdis aucun des crimes qui peuvent t'assurer la richesse» ? La richesse, que tu chéris toi-même autant que les Décius chérissaient leur patrie, autant que Ménécée, si la Grèce ne ment pas, aimait Thèbes, cette Thèbes si célèbre par les légions armées naissant des dents du dragon, et se livrant tout à coup d'horribles combats, comme au signal de la trompette. Ainsi tu verras bientôt l'incendie, dont tu allumas les premières étincelles, s'étendre au loin et tout dévorer sur son passage. Tu ne seras pas toi-même épargné : ce lion que tu as nourri entraînera dans sa caverne, avec d'affreux rugissements, son maître épouvanté. L'astrologue sait combien d'années t'étaient réservées, mais il est dur d'attendre l'arrêt tardif du destin ; tu mourras avant que le fil ait été tranché de la main des Parques ; en effet, n'es-tu pas un obstacle aux voeux de ton fils ? ta vieillesse éternelle est un tourment qu'il ne peut plus souffrir. Veux-tu cueillir encore la figue et respirer le parfum de la rose ; cours chez Archigène, et songe à te pourvoir au plus tôt du contre-poison inventé par Mithridate : c'est