Page:Œuvres complètes de Maximilien de Robespierre, tome 1.djvu/229

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
219
œuvres poétiques de maximilien robespierre

Que parfois au sacré vallon
Dans son loisir, il se promène,
Et qu’au sommet de l’Hélicon,
Il pourrait s’élever sans peine ;
Nous, les uniques Rosatis,
Depuis la naissance du monde,
Nous, de gaité les mieux lotis,
Et qui rions de qui nous fronde ;
Nous qui, l’esprit toujours joyeux,
Savons, dans une aimable orgie,
Ramener les siècles heureux
De la badine poésie,
À tous ceux qu’il appartiendra,
Français, Anglais, et coetera.
Dans l’un et dans l’autre hémisphère,
Savoir faisons que, dans ce jour,
Assemblés contre l’ordinaire,
Et chacun, vidant à son tour,
Son godet, sa coupe ou son verre,
Avons, d’une unanime voix,
Élu le susdit pour confrère.
Et dans le cours d’un certain mois,
À certain jour, à certaine heure,
Il devra quitter sa demeure,
Et se rendre à notre bosquet.
Parmi nous il prendra la séance ;
Il aura sans peine audience
Pour y chanter joli couplet
Qu’applaudissons, même d’avance.

Bergaigne et Charamond offrirent au nouveau venu la rose et le vin, et comme chez les Rosati, tout se terminait en chanson, Carnot fit l’éloge des amis de Bacchus ; on improvisa de joyeux couplets en l’honneur des récipiendaires et l’on se moqua agréablement du buveur d’eau qu’était Robespierre.

Charamond chanta :