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Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/196

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sous la clientèle de la maison Cécilia, ses parents l’envoyèrent à Rome, et le mirent sous la protection de Metellus, dont il devait payer les bontés par la plus horrible ingratitude. Il fit ses premières armes à Numance, sous Scipion Émilien, qui ne tarda pas à deviner un grand capitaine dans l’obscur centurion d’Arpinum. Quelques années après, l’an 634 de Rome, Marius obtint le tribunat par la protection de Metellus ; et c’est dès lors qu’il commença à se déclarer l’ennemi de la noblesse. Ayant proposé sur les élections une loi contraire à l’autorité des patriciens, il alla jusqu’à menacer de la prison le consul Cotta et Metellus son bienfaiteur, s’ils continuaient à s’y opposer. Au sortir du tribunat, il brigua vainement l’édilité curule ; puis, s’étant le même jour rabattu sur l’édilité plébéienne, il essuya un second refus ; mais, peu découragé par ce double revers, il demanda quelque temps après la préture, et ne l’obtint qu’en achetant les suffrages du peuple. Accusé pour ce délit, il échappa, par le partage égal des voix, à la condamnation qu’il méritait. Marius tint une conduite honorable dans sa préture et dans le gouvernement de l’Espagne, d’où il revint pauvre. De retour à Rome, malgré son défaut d’éloquence et de fortune, il acquit une grande considération par sa fermeté, son énergie et la simplicité de sa manière de vivre. Ces qualités le firent admettre dans la maison Julia, et il épousa la tante de Jules César. Lors de la guerre de Numidie, Metellus, qui aimait Marius et le connaissait pour un très-habile officier, le choisit pour son lieutenant.

(44). ..... Les vélites.

C’étaient de jeunes soldats agiles et vigoureux, dressés à la manœuvre de la cavalerie et de l’infanterie. Tite-Live (liv. XXVI, ch. iv), Valère-Maxime (liv. II, ch. iii, n° 3) et Frontin (liv. IV, ch. vii, n° 29) nous apprennent que cette milice fut inventée par le centurion Q. Névius, au siège de Capoue, pendant la seconde guerre punique (an de Rome 542). Valère-Maxime ajoute que, de son temps, on honorait encore la mémoire de cet habile officier. Appien d’Alexandrie (de Bellis punic.) et Végèce (liv. III, ch. xxiv) attestent qu’on employait les vélites pour porter le désordre dans les corps d’éléphants. Ce nom de velites venait de volitare, quasi volitantes, a prétendu un des glossateurs du texte de Végèce ; velites dicuntur expediti milites, dit Festus, au texte duquel se trouve cette glose non moins suspecte : quasi volites, id est volantes