Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/214

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selon ce que Marius avait intérêt à faire croire, ce n’était pas seule- ’ ment contre lui, mais contre le peuple.entier que la noblesse était conjurée. Ce qui le prouve, c’est qu’il ajoute : mihi adnitendum est ne vos capiamini ; et ici il faut entendre capiamini dans le sens d’opprimamini. Ce n’était pas pour lui, mais pour ses concitoyens qu’il pouvait avouer ses craintes.

(103). ..... Que vous ne soyez point opprimés.

Tous les traducteurs ont entendu capiamini dans le sens de decipiamini, parce qu’ils n’avaient pas compris la portée du mot invadendi qui précède. C’est encore M. Burnouf qui a indiqué ce nouveau sens. Capiamini, dit-il, ejiisdem translationis est quam invadendi. Qui emm mvadit vult capere

(104). Pour l’importance et pour les résultats.

C’est encore un sens indiqué par M. Burnouf, sur un passage qu’aucun traducteur n’avait compris ou du moins rendu d’une manière satisfaisante.

(105). ..... La gloire dès encétrës est comme un flambeau.

Il faut encore citer ici les poètes qui offrent une imitation de ces belles maximes, que Salluste met dans la bouche de Marius :

Indpit ipsorum contra te stare parentum
ÎSobilitas, claremquefacem proeferre pudendis.
JUVENAL, sat. VIII , v. 138.

Mais., fussiez-vous issu .d’Hercule en -droite ligne,.
Si vous ne faites voir qu’une bassesse indigne,
Celong amas d’aïeuxque vous diffamez tous
Sont autant de témoins qui parlent contre vous ;
Et tout ce grand éclat del eur gloire, ternie
Ne sert plus que de jour à votre ignominie.
BOILEAU, Sat. v.

(106). Les cicatrices qui sillonnent ma poitrine.

Si je n’ai point d’aïeux, comptez mes cicatrices.
Ducus, Othello, acte I sc. 5.