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Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/219

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la rompre. Dion Cassius assure qu’elle était capable de porter même des chevaux et des chariots, et que l’on employait quelquefois cette manœuvre pour leur faire traverser des ravins. Ammien Marcellin rapporte qu’au siège des places maritimes on formait la tortue sur des barques fortement amarrées ensemble, afin d’attaquer la muraille du coté de l’eau. Voyez, sur ce point, une note très-détaillée du président de Brosses, puis une autre de M. Burnouf, qui, ainsi qu’il le dit lui-même, l’a puisée dans Juste-Lipse.

(124). ..... L. Sisenna.

Si Salluste appelle Sisenna le meilleur et le plus exact des historiens, Cicéron en fait un éloge à peu près semblable (Brutus). « On peut, dit-il, juger de ses talents par l’Histoire qu’il a écrite, supérieure, sans contredit, à toutes celles qui l’ont précédée ; elle est néanmoins bien éloignée de la perfection. » L’Histoire de Sisenna avait vingt-deux livres, commençant à la prise de Rome par les Gaulois, et se terminant aux guerres civiles de Sylla. Il avait traduit les Milésiennes d’Aristide, si l’on en croit Ovide :

Vertit Aristidem Sisenna : nec obfuit illi
llisloriaî turpes inseruisse jocos.

(125). Jusqu’à sa victoire sur ses concitoyens.

Sylla n’avait pas pris le surnom d’Heureux, même après ses victoires sur Milbridate ; il ne le prit qu’après avoir couronné ses sanglantes proscriptions par le meurtre du jeune Marius. « Il l’eût porté à plus juste litre, dit Velleius, s’il eût cessé de vivre le jour qu’il acheva de vaincre. »

(126). Pendant que la cavalerie est ainsi engagée.

P. Orose a donné une description de cette bataille, assez différente de celle Salluste, et les probabilités de la plus grande exactitude ne sont pas pour lui. Selon Orose, on combattit pendant trois jours : les deux premiers ne décidèrent rien ; seulement les Romains, entourés par soixante mille hommes de cavalerie, serrés sur un espace étroit où ils ne pouvaient ni fuir ni se défendre, firent des pertes énormes. « Enfin, le troisième jour, Marius au désespoir, se fit jour avec son bataillon à travers l’armée ennemie, jusque sur un terrain