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SALLUSTE.

XXVII. Il envoie donc C. Mallius à Fésules (61) et dans cette partie de l’Étrurie qui l’avoisine ; dans le Picénum, un certain Septimius de Camerte (62) ; et dans l’Apulie, C. Julius (63) ; enfin, d’autres conjurés en divers endroits, où il les juge le plus utiles à ses desseins (64). Cependant, à Rome, il mène de front diverses intrigues, tendant des pièges au consul, disposant tout pour l’incendie, plaçant des hommes armés dans des postes avantageux ; lui-même, portant des armes, ordonne aux uns d’en faire autant, exhorte les autres à se tenir toujours en haleine et prêts à agir : jour et nuit infatigable, il ne dort point, il est insensible à la fatigue et à l’insomnie (65) ; enfin, voyant que tant d’activité ne produit aucun résultat, il charge M. Porcius Léca (66) de rassembler une seconde fois les principaux conjurés au milieu de la nuit : alors, après s’être plaint de leur manque d’énergie, il leur apprend que d’avance il a dépêché Mallius vers cette multitude d’hommes qu’il avait disposés à prendre les armes ; qu’il a dirigé d’autres chefs sur d’autres lieux favorables, pour commencer les hostilités ; lui-même désire vivement partir pour l’armée dès que préalablement il se sera défait de Cicéron : cet homme était le plus grand obstacle à ses desseins.

XXVIII. Tandis que tous les autres s’effrayent ou balancent, C. Cornélius, chevalier romain, offre son ministère ; à lui se joint L. Vargunteius, sénateur, et ils arrêtent que, cette nuit même, dans peu d’instants, ils se rendront avec des hommes armés chez Cicéron, comme pour le saluer, et que, le surprenant ainsi chez lui à l’improviste et sans défense, il le feront