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CONJURATION DE CATILINA

à Q. Cornificius ; Statilius à C. César ; Gabinius à M. Crassus ; et Céparius, qui venait d’être arrêté dans sa fuite, au sénateur Cn. Terrentius.

XLVIII. Cependant, la conjuration découverte, la populace, qui d’abord, par amour de la nouveauté, n’avait été que trop portée pour cette guerre, change de sentiment, maudit l’entreprise de Catilina, élève Cicéron jusqu’aux nues (99), et, comme si elle venait d’être arrachée à la servitude, témoigne sa joie et son allégresse. En effet, les autres fléaux de la guerre lui promettaient plus de butin que de dommage ; mais l’incendie lui semblait cruel, monstrueux, et désastreux surtout pour elle, dont tout l’avoir consistait dans son mobilier, ses ustensiles et ses vêtements. Le lendemain, on avait amené devant le sénat un certain L. Tarquinius, qui, au moment de son arrestation, était, dit-on, en chemin pour se rendre auprès de Catilina. Comme il promettait de faire des révélations si on lui garantissait sa grâce, le consul lui ayant commandé de dire tout ce qu’il savait, il donne à peu près les mêmes détails que Volturcius sur les apprêts pour l’incendie, sur le massacre des gens de bien, sur la marche de l’ennemi ; il ajoute « qu’il est dépêché par M. Crassus à Catilina pour lui dire de ne point s’épouvanter de l’arrestation de Lentulus, de Cethegus et des autres conjurés ; que c’était une raison de plus pour se hâter de marcher sur Rome, afin de relever le courage des autres conjurés, et de faciliter la délivrance de ceux qui avaient été arrêtés ».

Mais, dès que Tarquinius eut nommé Crassus (100), homme