Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/357

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les lois. Cicéron, dans une lettre à Atticus, traite de divin ce consulat ; mais on sait qu’il manque presque toujours de mesure, soit dans le blâme, soit dans l’éloge.

(8). · · · · · · Dans la servitude.

« Ce prétendu asservissement du peuple, dit Dureau de Lamalle, n’était autre chose que le silence imposé à des cris factieux et le retranchement du salaire infâme par lequel des candidats cupides et ambitieux soudoyaient une vile plèbe, vendue à tout ce qui l’achetait. »

(9). · · · · · · L. Sylla.

« La manière dont Salluste s’exprime au sujet de Sylla, semble, d’autant plus extraordinaire, dit un traducteur, que César, parent de Marius et presque proscrit lui-même par le dictateur, ne devait pas être flatté d’entendre diminuer l’horreur due à ses crimes. Mais il importait davantage de flétrir toute la faction patricienne ; et, d’ailleurs, c’était servir l’homme qui voulait arriver au pouvoir de Sylla que de faire envisager une telle domination, non moins funeste et non moins sanguinaire que celle des sénateurs. Salluste s’exprime bien autrement dans la seconde épître, où, comparant à Sylla Pompée qui le servit, il inspire l’indignation la plus vive pour les forfaits de tous deux : c’est qu’à cette époque on avait combattu non pour la patrie, mais pour l’élévation de Pompée ou de César. César était vainqueur : il fallait rendre odieux Sylla, et surtout Pompée. En rappelant aux Romains ce qu’ils avaient souffert de l’un, ce qu’ils eussent eu à souffrir de l’autre, on les excitait à bénir, à adorer la clémence de César victorieux. »

(10). · · · · · · Pour dépouiller les uns de leur dignité.

Salluste parle ici de la censure d’Appius Claudius, qui flétrit un certain nombre de sénateurs et de chevaliers romains. La plupart de ces flétrissures étaient méritées : malheureusement elles étaient infligées par un homme décrié, et qui, peu de temps avant sa censure, impliqué dans deux accusations, n’avait dû son salut qu’au crédit de Pompée, et non point à son innocence. Salluste fut une des victimes de la sévérité d’Appius. Inde iræ, s’écrie M. Burnouf. Dureau de Lamalle n’hésite point à blâmer ce censeur : « Quelques galanteries avec des dames romaines, dit-il, vice malheureusement trop com-