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Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/390

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lii.

Lepidus commença à se repentir de son entreprise.

Mais il n’était plus temps. Les soldats de Catulus et de Pompée,

liii.

Combattant sous les yeux de leurs familles, de leurs concitoyens, du peuple entier,

chargèrent avec tant d’ardeur, que du premier choc ils mirent le désordre dans les rangs de l’armée ennemie. Le peuple, voyant plier les troupes de Lepidus, voulut prendre part à l’affaire,

liv.

Et se mit à leur courir sus par derrière ;

puis à insulter leur général,

lv.

L’appelant à haute voix tyran et nouveau Cinna.

lvi.

Pressés de tous côtés par la multitude,

les vaincus fuient dans toutes les directions, et, tandis que Pompée se met à leur poursuite, Catulus rentra dans Rome,

lvii.

Aux acclamations de ses concitoyens, qui le félicitaient de sa victoire.

La Gaule Cisalpine se soumit sans coup férir aux armes de Pompée ; Brutus seul, dans Modène, opposa quelque résistance ; mais il capitula bientôt. Au mépris de la foi jurée, Pompée le fit mourir avec cette même cruauté froide qu’il avait montrée à l’égard de Carbon. Cependant Lepidus s’était réfugié avec Perpenna sous les murs de Cosa, ville maritime d’Étrurie. Catulus les y suivit ; mais, jaloux

lviii.

De remporter une victoire qui ne coûtât point de sang à son armée,

il se contenta de bloquer étroitement ses ennemis, et