Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/399

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ciii.

Leurs chevaux, sans guide, sont emportés par la terreur, ou succombent sous les blessures.

Apres cette victoire, Sertorius continua sa route vers les confins de la Bétique, et arriva à Ébora,

civ.

Ville importante de la Lusitanie.

De là il passa dans la Celtibérie, dont les habitants l’accueillirent comme un libérateur, et il se vit maître jusqu’à l’Èbre. Cependant le proconsul Q. Cécilius Metellus Pius passa ce fleuve, à son tour, et fit quelques progrès le long de la mer, dans le pays des des Turdétans. Metellus,

cv.

Savant dans l’art de la guerre,

grâce à sa longue expérience, et, malgré son âge,
cvi.

Homme d’action dans les combats,

était sans doute pour Sertorius un adversaire redoutable ; mais celui-ci confondit toute la science du proconsul, et rendit inutile, pour les légions romaines, l’avantage du nombre, en lui faisant cette guerre de partisans, si propre au territoire et à l’habitant de l’Espagne. Ainsi, sans avoir combattu, Metellus éprouvait tous les embarras et tous les maux des vaincus. Dans cette position,
cvii.

Il invita à venir le joindre, du fond de l’Espagne citérieure, le proconsul Domitius, avec tout ce qu’il pouvait avoir de troupes disponibles.

Il réclama également les secours de Lollius, préteur de la Gaule narbonnaise ; enfin il détacha Thorius, un de ses lieutenants, pour aller au-devant de L. Domitius. Hirtuleius, questeur de Sertorius, défit L. Domitius, puis tailla en pièces Thorius, qui fut tué dans l’action. Après ce double succès, Hirtuleius et son frère se disposent à rejoindre Sertorius.
cviii.

Metellus informé du chemin qu’ils prennent par une dépêche