Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/400

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interceptée, quitte subitement la direction qu’il suit pour se replier sur la Tarraconnaise. Ce mouvement rapide, habilement dérobé à l’ennemi,

cix.

Puis l’occupation d’une colline très-élevée, près d’Herda, et les ouvrages considérables dont il avait entouré son camp,

ne purent le rassurer contre un adversaire si redoutable :
cx.

Sortant de ce poste, il se mit en devoir d’incendier les bourgs et les châteaux, et porta la flamme dans les campagnes abandonnées par les laboureurs en fuite ; et cela, sans pouvoir s’affranchir l’esprit de la crainte que lui inspirait un peuple si propre à la guerre de surprise.

Cependant Sertorius, trouvant le camp de Metellus abandonné, se met à sa poursuite.

cxi.

Malgré l’infériorité du nombre, il ne cesse de les harceler dans toutes les directions.

Les soldats romains, fatigués, voulurent forcer leur général d’accepter le combat singulier que lui proposait Sertorius pour terminer la guerre ; mais Metellus ne tint pas compte de ce défi. Toutefois, voulant satisfaire son armée par quelque expédition glorieuse, il résolut de mettre le siège devant Leucobrige, dont Sertorius tirait de grands secours. Il quitta donc son camp,

cxii.

Et de là, sans s’arrêter à s’approvisionner ou à prendre du repos, il marcha jour et nuit vers cette ville.

Sertorius sut déjouer son dessein : il ordonna d’emplir d’eau deux mille outres, destinées aux habitants de Lecobrige, promettant une récompense pécuniaire pour chaque outre. Nombre d’Espagnols et de Maurusiens se présentèrent.

cxiii.

Parmi eux, de préférence,

Sertorius choisit les plus dispos, et, prenant par le plus court