Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/406

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s’était vivement opposé à cette prétention, et c’est même ce qui avait retardé son départ pour la Macédoine. Sicinius et ses adhérents ne lui répondirent que par d’indécentes plaisanteries, et

cxxxix.

Comme Curion avait dans les gestes et dans la parole quelque chose de vif et de saccadé ils lui donnaient le nom de Burbuleius, bouffon à demi fou.

L’insolence de Sicinius le perdit : on le trouva mort peu de temps après, et Curion passa pour n’être pas étranger à ce sinistre événement.

En Cilicie, Servilius ouvrit la campagne par le passage du mont Taurus, que jusqu’à lui les Romains n’avaient jamais franchi. Après s’être assuré du pays des Oryndièns, il entra dans le canton des Solymes, où sont les pics les plus élevés du mont Taurus, et dont plusieurs

cxl.

Dépassent de deux mille pas la hauteur de tous les sommets environnants.

Servilius était peu disposée attaquer les Solymes ainsi-défendus par leurs montagnes inaccessibles ; heureusement pour les Romains, Nicon, qui s’était réfugié dans ce pays, y avait été reçu d’une manière assez équivoque ; il venait de se jeter dans Isaure. Le proconsul obtient donc sans peine la soumission des Solymes et dès otages. Alors il : entra dans l’Isaurie, et vint en assiéger ; la capitale, place très-forte, bien approvisionnée, et que défendait une garnison résolue de résister jusqu’à la dernière extrémité ; mais elle n’était alimentée par d’autre eau

cxli.

Que celle que lui fournit la rivière de Lurda, qui descend du mont Taurus.

Ce siège devait occuper Servilius pendant plusieurs mois, et ce ne fut que l’année suivante qu’il lui fut possible de retourner à Rome.

En Macédoine, le proconsul Appius Claudius, après avoir, dans l’état languissant de sa santé, épuisé le peu de vie qui lui restait en combattant les Mèdes, eut pour successeur Oreste, qui acheva de les réduire, et qui leur imposa un traité.