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Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/451

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prouvé que Pompée, si jeune et si glorieux, aime mieux être le chef de votre choix que, le complice de leur tyrannie ; et qu’avant tout il sera le restaurateur de la puissance tribunitienne. Mais autrefois, Romains, chaque citoyen trouvait appui chez tous les autres, et non tous chez un seul ; et nul, parmi les mortels, n’avait le pouvoir de donner ou d’ôter de tels droits.


Ainsi donc assez de paroles, car ce n’est pas l’ignorance qui vous fait faillir ; maïs vous vous êtes laissé gagner par je ne sais quelle torpeur, qui fait que vous n’êtes émus ni par, la gloire ni par la honte ; et pour’ croupir dans votre présente inertie, tout par vous a été donné en échange ; et vous croyez jouir largement de la liberté, parce que la verge du licteur épargne voire croupe, et que vous pouvez aller et venir par la grâce de vos maîtres opulents. Et encore telle n’est pas la condition des habitants de la campagne ; ils sont battus, meurtris au milieu des querelles des grands, et donnés comme apanage aux magistrats des provinces. Ainsi Je combat et la victoire sont l’affaire d’un petit nombre ; le peuple, quoi qu’il advienne, est traité en vaincu ; et de jour en jour il le sera encore bien mieux, si vos tyrans continuent à mettre plus d’ardeur à garder la

domination que vous à recouvrer la liberté.

Le discours de Macer produisit une sensation d’autant plus grande, que dans les derniers rangs du peuple la foule des harangueurs, race d’hommes

CCCVIII.
Nourris de la méchante habitude des débats les plus tumultueux,

ne cessait de reproduire et de commenter les arguments du tribun ; mais le sénat parvint encore à gagner du temps en mettant en avant le nom de Pompée, et reçut alors fort à propos, des lettres dans lesquelles ce général annonçait

CCCIX.
Que si, avant son arrivée, aucun ar-