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Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/452

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rangement n’était conclu entre le sénat et le peuple, il s’occuperait en leur présence de cette affaire.

La question resta donc en suspens.

En Espagne, Perpenna n’avait cessé, depuis quatre ans, de manoeuvrer sourdement contre Sertorius, dont il était bassement jaloux. Bientôt il en vint à une conspiration dont le résultat fut que nombre de villes cellibériennes ouvrirent leurs portes à Metellus. Aigri par ces défections, Sertorius devint défiant, emporté, cruel même. Metellus, rendu plus entreprenant, obtint divers avantages, et Sertorius fut obligé de transporter son quartier général à Osca, pour être à porter de se diriger partout où sa présence serait nécessaire. Cependant rien

CCCX.
Dans la conjuration ne périclite,

et c’est dans Osca même que Perpenna et ses affidés achèvent d’arrêter leur complot. Perpenna invite Sertorius à souper ; ce général s’y rend sans défiance.

CCCXI.
On se mit donc à table : Sertorius en bas, sur le lit du milieu, ayant au-dessus de lui L. Fabius Hispaniensis, l’un des sénateurs proscrits ; sur le lit d’en haut était Antoine, et, au-dessous de lui, Versius, secrétaire de Sertorius ; son autre secrétaire, Mécénas, était sur le lit d’en bas, entre Tarquitius et Perpenna, le maître de la maison.

Ainsi, le général et chacun de ses secrétaires se trouvaient placés entre deux conjurés. Sur la fin du repas, Antoine feint de prendre querelle avec Tarquitius.

CCCXII.
Tarquitius lui répond avec aigreur,
CCCXIII.
S’écartant de la retenue habituelle

que l’on gardait en présence du général. Sertorius, qui ne veut ni souffrir une telle inconvenance ni gêner la liberté des convives, feint de s’abandonner au sommeil. Ce fut le moment que les conjurés prirent pour l’assassiner, ainsi que ces deux secrétaires. Rome fut ainsi délivrée, par un crime, de, ce nouveau