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Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/475

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CDXV.
Se hâta de lui faire savoir, par des courriers en deuil,

la triste nouvelle de ce désastre. Le roi de Pont alla joindre Tigrane ; tous deux se retirèrent sur le mont Taurus, puis allèrent ensemble couvrir Artaxate, ancienne capitale de l’Arménie. Lucullus rentra dans la Gordyène, s’empara de Sytalca, ville limitrope du pays des Parthes, et, pour prouver aux Gordyéniens combien il était sensible à leur dévouement pour Rome, il fit célébrer magnifiquement les obsèques de Zarbienus, leur roi, que Tigrane avait fait périr comme ami des Romains.

CDXVI.
Chez les Gordyéniens, l’amomum et d’autres parfums délicieux viennent naturellement.

Lucullus voulut qu’on les prodiguât pour la construction du bûcher. Lui-même, à la tête des officiers de l’armée romaine, il fit des libations funéraires. Après quoi il repassa dans la Sophène, où il reçut la soumission des Syriens, des Arabes et de plusieurs autres peuples voisins.

En Thrace, M. Varrori Lucullus dompta le premier les Besses, après une victoire sanglante remportée sur le mont Hémus ; il prit Uscudama et Eumoïpiade, leurs villes. De là, il alla combattre, à l’Orient, les Odrysses.

CDXVII.
Alors Lucullus soumit aussi les Mysiens,

peuple qui habitait le long du Danube, et termina ses courses glorieuses à Périnthe, après avoir réduit une partie de la Thrace en province romaine.

En Arménie, Lucullus et Mithridate employèrent l’hiver à solliciter, chacun de son côté, l’alliance des Parthes. Arsace flottait entre les deux partis, et s’était rapproché du théâtre de la guerre, en se transportant

CDXVIII.
A Camisos,

ville de la Parthiène, située non loin des portes Caspiennes. Arsace, flatté des avances de Lucullus, penchait pour l’alliance des Romains, lorsqu’il reçut de Mithridate la lettre suivante :