Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/477

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Antiochus fut dépouillé de toutes ses possessions en deçà du mont Taurus, et de dix mille talents. Ensuite Persée, fils de Philippe, après de nom-^ hreux. combats et des succès balancés, s’est abandonné à leur foi à la face des dieux de SamcJ-brace ; mais,-toujours habiies à invenlerdes perfidies, comme par le traité ils lui ont accordé la vie, c’est d’insomnie qu’ils le font mourir. Cet Eumène, dont ils vantent fasiueusement l’amitié, ils Pavaient d’abord livré à Antiochus pour prix de la paix ; Bientôt Altale, gardien d’un royaume qui lui appartient, est, à force d’exactions et d’outrages, réduit de la condition de roi à celle du plus misérabledes esclaves. Ils supposent ensuite un testament impie ; et, parce que son fils Aristonieus revendique le trône palernel, ils le traînent en triomphe- comme un ennemi. Ils tiennent l’Asie assiégée ; enfin, toute la Bithynie est, après la mort de Nicomède, envahie par eux, quoique l’existence d’un fils de Nysa, à qui ils avaient donné le litre de reine, lut incontestable. Faut-il aussi que je me cite ? J’étais de tous côtés, par des royaumes, par des tétrarcliies. sépare de leur empire ; mais, sur le bruit de mes richesses et de mon relus d’être leur esclave, ils suscitent contre moi les continuelles attaques de Nicomède, qui cependant connaissait leurs desseins criminels, et qui avait déjà déclaré, ce que l’événement a -justifié, que- les Ci’éLois étaient avec le roi Ptolémée seuls libres alors dans le monde. îlais je vengeai mon injure ; je chassai Nicomède de la BiLhynie ; je repris l’Asie, dépouille arrachée au roi Antiochus, et je délivrai la Grèce d’un dur esclavage. Ce que j’avais si bien commencé, le plus vil des esclaves, Archélaiis, en livrant mon armée, l’a détruit ; et ceux qui, par lâcheté ou par une aveugle politique, refusèrent de seconder mes efforts pour les protéger en sont bien cruellement punis. Ptolémée éloigna à prix d’argent la guerre d’un jour à l’autre. Quant aux Cretois, déjà une fois vaincus, la lutte ne finira que par leur ruine.