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Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/485

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il n’en continua pas moins de combattre, et donna le temps à ses soldats de le retirer de la mêlée. On ne saurait exprimer l’enthousiasme avec lequel Mithridate fut reçu dans son royaume :

CDXLII.
Tant est inné chez ces peuples le respect superstitieux pour le nom de roi !

Mithridate trouva d’autant plus facilement moyen de reconquérir ses États sur les Romains, que, négligeant les affaires de la république, les uns ne songeaient qu’à jouir des douceurs d’une fortune acquise par le pillage,

CDXLIII.
Le reste s’occupait exclusivement, soit des affaires personnelles de leurs commandants et de leurs tribuns, soit du trafic de leurs vivres.

Une grande victoire, remportée l’année suivante sur Triarius, près de Gadasa, met le roi Mithridate à même d’expulser entièrement les Romains de son royaume.

En Mésopotamie, l’armée de Lucullus achevait de se démoraliser au milieu d’une nation corrompue au delà de toute expression ; car,

CDXLIV.
En Mésopotamie, les hommes sont d’un libertinage excessif avec les deux sexes.

Les soldats ne veulent plus désormais faire aucun service, et Clodius ne cesse de les provoquer contre leur général ; conduite indigne, car ce jeune homme était comblé de ses bienfaits,

CDXLV.
Et il était le frère de son épouse.

En l’absence de Lucullus, il eut l’audace de les convoquer pour déclamer contre le général. Lucullus, à son retour, le fit venir à la tête des troupes,

CDXLVI.
Où, en présence de tous les corps assemblés, il le força de quitter l’armée, lui disant qu’il avait cessé d’être employé, et qu’il eût à déposer ses armes.