Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/37

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Vos bras ont ramené de l’Égypte lointaine
Et le drapeau d’Arcole et le grand capitaine.
Comme un camp voyageur peuplé de bataillons,
Qui dans l’immense plaine étend ses pavillons,
A la brise du Nord une flotte docile
Sillonnait lentement les eaux de la Sicile ;
Sur les canons de bronze et sur les poupes d’or,
Brille un premier soleil du brûlant messidor.
Où vont-ils ? On l’ignore ; en ces mers étonnées
Un bras mystérieux pousse leurs destinées,
Et le pilote même, au gouvernail assis,
Promène à l’horizon des regards indécis.
Qu’importe aux passagers le secret du voyage ?
Celui qui vers le Tibre entraîna leur courage,