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Page:Œuvres de Blaise Pascal, I.djvu/227

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ETIENNE PASCAL ET ROBERVAL A FERMAT

le fait peser et[1] qu’alors un corps reposera au centre commun des choses pesantes quand les parties du corps qui seront de part et d’autre du mesme centre, seront d’égale pesanteur pour contrepeser l’une à l’autre, sans avoir égard si elles sont peu ou beaucoup[2] esloignées du centre.

Soient donc les deux poids égaux A, B joints
Fig. 1.
ensemble par la ligne droicte ferme et sans poids AB, et soit C le point du milieu de la mesme ligne AB, et D, E des autres points tels quels dans la dicte ligne entre les poids A, B[3].

Nous accordons que, si le composé des points A, B est mis de sorte que le point C convienne avec le centre commun des choses pesantes, alors le tout demeurera en équilibre. Mais il nous semble aussy que si le point D ou E convient au mesme centre commun, en sorte que l’un des poids en soit plus proche, pourvu que l’un soit entièrement d’une part du centre et l’autre de l’autre, ils contrepeseront encore et demeureront en équilibre comme par le point C, puisque (pour nous servir de vos paroles mesmes) ces deux poids sont égaux et ont tous deux mesme inclination pour s’unir au centre commun et l’un n’a aucun advantage par dessus l’autre pour le déplacer de son lieu.

Que si estre plus proche ou plus esloigné du centre pouvoit estre quelque advantage, ce que nous ne croyons pas,

  1. Texte des Varia Opera : « et en mesme degré. Le sens commun nous dicte aussi, posée cette mesme opinion première ».
  2. Texte des Varia Opera : « egalement ou inegalement ».
  3. Texte des Varia Opera : « Vous demandez qu’on vous accorde que les poids A, B, tombans librement avec leur ligne, ne reposeront point jusqu’à ce ce que le point du milieu C s’unisse au centre commun des choses pesantes ».