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��APPENDICE

��Jugements de Bayle et de Leibniz sur la lettre de Meré.

Bayle a donné une certaine fortune littéraire à la lettre de Meré ; il en cite des extraits étendus dans la remarque D de son article : Zenon l'Epicurien. Bayle s'exprime ainsi: «C'est un assez bon préjugé contre les Mathématiques que de dire que M. Pascal les méprisa avant même qu'il s'attachât à la dévotion... L'examen même de la chose, et les Réflexions qu'il fit sur les discours d'un homme du monde, le guérirent de sa prévention. Nous serions trop simples si nous nous imagi- nions que le Chevalier de Méré l'attaqua par des pensées pieuses : il n'emploia sans doute que des Considérations Phi- losophiques. Voions quel en fut l'effet, et alléguons le com- mencement d'une lettre qu'il écrivit à M. Pascal... Mr. le Chevalier de Méré lui propose ensuite plusieurs objections sur cette divisibilité infinie du continu. Les unes sont assez bonnes, et les autres très mauvaises ; et l'on a lieu de s'éton- ner qu'une même lettre soit mêlée de tant de choses si iné- gales... C'est la conclusion de la lettre à Mr. Pascal. Qu'il me soit permis de dire qu'on ne comprend pas à qui il en veut, et qu'il a besoin d'un peu de suport; car il s'exprime d'une manière si vague qu'on en peut conclure tout le contraire de ce qu'il a dû penser, et représenter. Son but étoit de guérir entièrement Mr. Pascal de la passion des Mathématiques;... et cependant il lui décrit un objet qui ressemble fort à celui des Mathématiques... »

Leibniz fut frappé par cette note de Bayle. Il avait en- tendu parler du Chevalier à Paris, mais sans connaître son nom exact, il l'appelle Meslé (Couturat, Opuscules et fragments inédits de Leibniz, igoS, p. 075). Il écrit à des Billettes le 4/i4

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