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Page:Œuvres de Blaise Pascal, V.djvu/161

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HUITIÈME PROVINCIALE 145

sister honnestement, et 1 payer leurs dettes tout ensemble, on leur permet d’en mettre une partie à couvert, en faisant banqueroute à leurs creanciers. C’est ce que nostre Pere Lessius a décidé, et qu’Escobar confirme au tr. 3. ex. 2. n. 163 2. Celuy qui fait banqueroute, peut-il en seureté de conscience retenir de ses biens autant qu’il est necessaire pour faire subsister sa famille avec honneur, ne indecorè vivat ? Je soutiens que ouy, avec Lessius : et mesme encore qu’il les eust gagnez par des injustices, et des crimes connus de tout le monde, ex injustitiâ, et notorio delicto ; quoy qu’en ce cas il n’en puisse pas retenir en une aussi grande quantité qu’autrement. Comment, mon Pere, par quelle estrange charité voulez vous que ces biens demeurent plustost à celuy qui les a 3 volez par ses concussions, pour le faire subsister avec honneur, qu’à ses créanciers à qui ils appartiennent legitimement, 4 et que vous réduisez par là dans la pauvreté ? On ne peut pas, dit le Pere, contenter tout le monde, et nos Peres ont pensé particulierement à soulager ces miserables . Et c’est encore en faveur des indigens que nostre grand Vasquez cité par Castro Palao t. I. tr. 6. d. 6. 5 p. 6. n. 12. dit que quand on voit un voleur resolu et prest à voler une personne pauvre, on peut pour 6 l’en detourner

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1. B. tout ensemble [pour] payer leurs dettes.

2. Cf. cette citation d’Escobar, supra p. 124.

3. B. [gagnez] par ses [voleries] ; W. rapinis quæsierunt.

4. WB. et que....pauvreté, a été supprimé

5. P. p. 6, manque; A2. d. 6., manque.

6. P. p.6, manque.

2e série. II 10