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Page:Œuvres de Blaise Pascal, VII.djvu/290

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276 ŒUVRES

(la date nous est donnée par les Mémoires d'Hermant). Quand ils rendirent compte de toutes leurs démarches au synode du l^ février, on les autorisa à faire imprimer cefactum; il parut en février, et les Jésuites ne purent obtenir du chancelier qu'il fût supprimé.

Les curés, pour rédiger cet écrit, s'étaient adressés aux « Messieurs » de Port- Royal dans les circonstances que rapporte le Père Guerrier (vide supra T. VII, p. 62). Depuis la publica- tion deldi Lettre sur flnquisition, les Jansénistes n'avaient rien imprimé sur ce sujet, considérant que, malgré les apparences, la déclaration du roi au Parlement était moins dangereuse que celle que l'on attendait. De nouvelles négociations tentées par l'archevêque de Rouen, même auprès du nonce, avaient échoué, mais peu à peu l'hostilité de Mazarin paraissait s'apaiser. Lassé des exigences des Jésuites, désespéré de la perte de son neveu, qui mourut d'un accident survenu au collège de Cler- mont le 20 décembre, il repoussait même en mars 1 658 un pro- jet de lettre de cachet, dressé par Marca pour obliger les évêques à exiger la signature du Formulaire. Les amis de Port-Royal, qui en octobre avaient promis de garder le silence, s'étaient dégagés de cette promesse à la suite d'un violent écrit du Père Morel. Cependant, dans des Questions de prudence chrétienne: s'i7 est utile d'écrire, touchant les matières de la grâce, et de ses Défenseurs : quand et comment il Jaut le faire, rédigées en octobre ou novembre, Arnauld disait en concluant : « 11 semble qu'il vaut mieux \_écrire'\ en latin, qu'en françois, et theologiquement, que populairement : 1° Parce qu'il y a plus à gagner au regard des Théologiens, que des gens du monde. Or les Théologiens se gagnent plutost par des discours de Théologie que par des discours d'Eloquence. 2° Le latin ne va pas partout, et peut servir dans les pays étrangers. 3° Les Ecrits latins font moins de bruit, excitent moins de persécu- tions, et sont moins attribués à Port-Royal. » Néanmoins, après la dernière Disquisition de Paul Irénée (36 novembre), aucun écrit latin de Port-Royal ne parut, jusqu'en 1660.

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