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SECOND ÉCRIT DES CURÉS DE PARIS 32.1

aujourd'huy qu'elle presse et qu'elle contraint d'agir.

Nous voyons la plus puissante Compagnie et la plus nombreuse de l'Eglise, qui gouverne les con- sciences presque de tous les Grands, liguée et achar- née à soustenir les plus horribles maximes qui ayent jamais fait gémir l'Eglise. Nous les voyons malgré tous les advertissemens charitables qu'on leur a don- nez en public et en particuher, authoriser opiniastre- mentla vengeance, l'avarice, la volupté, le faux-hon- neur, l'amour propre, et toutes les passions de la nature corrompue, la profanation des Sacremens, l'avilissement des ministères de l'Eglise, et le mes- pris des anciens Pères, pour y substituer les Autheurs les plus ignorans et les plus aveugles ; Et cependant voyant à nos yeux ce débordement de corruption prest à submerger l'Eglise, nous n'oserons de peur de troubler la paix crier à ceux qui la conduisent sauvez nous, nous périssons \

Les moindres veritez de la Religion ont esté def- fenduës jusques à la mort, et nous ^relascherions les points les plus essentiels de nostre Religion et les maximes les plus importantes et les plus nécessaires pour le salut, parce qu'il plaist, non pas à 3oo. Eves- ques, ny à un seul, ny au Pape, mais seulement à la société des Jésuites de les renverser.

]\ous voulons, disent-ils, conserver la paix avec ceux mesmes qui nen veulent point. Estranges conser- vateurs de la paix, qui n'ont jamais laissé passer le

��1. Matth. VIII, 25 : Domine, salva nos, perimus.

2. B. [en] ; (de nostre Religion, manque).

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