Page:Œuvres de Blaise Pascal, VII.djvu/338

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

324 ŒUVRES

moindre escrit contre leur morale sans des réponses sanglantes, et qui escrivans tousjours les derniers, veulent qu'on demeure en paix quand ils sont de- meurez en possession de leurs injustes prétentions !

Nous avons crû à propos de réfuter un peu au long ce reproche qu'ils font tant valoir contre nous, par ce qu'encore qu'il y ait peu de personnes à qui ils puissent persuader que les Gasuistes sont de saints Autheurs, il peut neantmoins s'en rencontrer à qui ils fassent acroire que nous ne laissons pas d'avoir tort, de troubler la paix par nostre opposition, et c'est pour ceux-là que nous avons fait ce discours, afin de leur faire entendre qu'il n'y a pas deux ques- tions à faire sur ce sujet, mais une seule, et qu'il est impossible qu'il soit vray tout ensemble que la mo- rale des Gasuistes soit abominable, et que nous soyons blasmables de troubler leur fausse paix en la combattant.

Nous n'abandonnerons donc jamais la morale Ghrestienne, nous aymons trop la vérité. Mais pour leur témoigner aussi combien nous aymons la paix, nous leur en ouvrons la porte toute entière, et leur déclarons que nous les embrasserons de tout nostre cœur, aussi tost qu'ils voudront abjurer les perni- cieuses maximes de leur morale que nous avons rap- portées dans nostre Factum et dans nos Extraits après les avoir prises et leuës nous mesmes dans leurs Autheurs en propres termes, et qu'ils voudront renon- cer sincèrement à la pernicieuse Apologie des Ga- suistes, et à la meschante Théologie d'Escobar, de

�� �