188 ŒUVRES
que M Yostre Géomètre [Roberval] a confessé ne sçavoir pas; car, bien qu'il ait dit en avoir une démonstration, mais qui estoit longue, et qu'il en desiroit seulement une plus courte, il n'a pu toutefois en avoir qui determinast exactement au- cune de ces choses, puisqu'il n'a pu trouver les tangentes. » Cf. la lettre du ii octobre i638 {Œuvres de Descaries, T. II,
Que conclure de ces textes ? L'histoire ne saurait accueillir sans méfiance le jugement de Descartes qui ne comprit jamais exactement les vues de Fermât et de Roberval sur le problème des tangentes. Doit-on, d'autre part, s'arrêter avec Moritz Cantor à une lettre du ii octobre i636 où Roberval entre- tient Fermât de la détermination des tangentes à la conchoïde au moyen de l'équation de la courbe? et faut-il conclure de cette lettre qu'en i636 Roberval avait bien trouvé la déter- mination analytique des tangentes dont parle la lettre ouverte à Torricelli, mais qu'il ne possédait pas encore sa méthode mécanique? Non, croyons-nous; caria lettre à Fermât, citée ci-dessus, s'oppose à cette hypothèse. Il semble que Fermât ne contesta jamais la priorité réclamée par Roberval.
G. — Torricelli s'est-il approprié des solutions que Beau- grand aurait transmises à Galilée? (p. 198 sqq.)
L'accusation formulée contre Torricelli est contredite par tous les documents que nous connaissons et nous ne devons sans doute rien en retenir.
Pour ce qui est du rôle d'intermédiaire prêté à Beaugrand, Pascal en parle probablement d'après le témoignage de Roberval ou d'après celui de Desargues (vide infra p. 190). Dès 1643, étant instruit par Mersenne des recherches de Torricelli sur la cycloïde, Roberval était tenté de croire à l'intervention de Beaugrand. Il écrivait, en effet, dans une lettre à Mersenne, transmise par ce dernier à Torricelli et conservée à Florence, Mss. Galileiani, Discepoli, T. XXII (cf. Groning, loc. cit., p. 23): «In cycloide Torricelli agnosco nostram trochoidem, nec rectè percipio quomodo ipsaad Italos
�� �