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Page:Œuvres de Blaise Pascal, VIII.djvu/315

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SUITE DE L’HISTOIRE DE LA ROULETTE

Il ne satisfit point sur cette demande[1], mais continua à prier qu’on s’asseurast, sur sa parole, qu’il avoit trouvé ce problesme par la balance d’Archimede, sans mander en aucune sorte ses moyens. Ce qui ne fit que trop connoistre son dessein, et on le luy tesmoigna assez clairement par plusieurs lettres : mais il y demeura si ferme que, quand il vit l’Histoire de la Roulette imprimée, sans qu’il y fust en parallele avec Monsieur de Roberval, il se plaignit hautement de moy, comme si je luy eusse fait une extrême injustice[2].

Sa plainte me surprit, et je luy fis mander que, bien loin d’avoir esté injuste en cela, j’aurois crû l’estre extremement d’oster à Monsieur de Roberval l’honneur d’avoir seul resolu ce problesme, n’ayant aucune marque que personne y eust reüssi. Que je n’avois point d’interest en cette affaire ; mais que je devois y agir equitablement, et donner à tous ceux qui avoient produit leurs inventions sur ce sujet ce qui leur estoit deu. Que s’il avoit monstré qu’il fust en effet arrivé à cette connoissance sans secours, je l’aurois tesmoigné avec joye : mais que, n’ayant rien fait d’approchant, et n’y ayant personne qui ne pust, aussi bien que luy, donner une enonciation deguisée, et se vanter de l’avoir trouvée soy-mesme par la ba-

  1. « Vous le verrez — explique Lalouère (loc. cit., vide supra p.  295) — dans sa lettre bien au long où il me conjure de luy dire mon secret. »
  2. « Vous avez veu — réplique Lalouère (loc. cit.) — la lettre que je luy envoyai, et il m’obligeroit bien de la donner au jour ».