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MÉMORIAL[1] DE PASCAL
L’an de grâce 1654,

Lundi, 23 novembre, jour de saint Clément, pape

  1. « Peu de jours après la mort de M. Pascal, dit le père Guerrier, un domestique de la maison s’aperçut par hasard que dans la doublure du pourpoint de cet illustre défunt il y avait quelque chose qui paraissait plus épais que le reste, et ayant décousu cet endroit pour voir ce que c’était, il y trouva un petit parchemin plié et écrit de la main de M. Pascal, et dans ce parchemin un papier écrit de la même main : l’un était une copie fidèle de l’autre. Ces deux pièces furent aussitôt mises entre les mains de Mme Périer qui les fit voir à plusieurs de ses amis particuliers. Tous convinrent qu’on ne pouvait pas douter que ce parchemin, écrit avec tant de soin et avec des caractères si remarquables, ne fût une espèce de Mémorial qu’il gardait très soigneusement pour conserver le souvenir d’une chose qu’il voulait avoir toujours présente à ses yeux et à son esprit, puisque depuis huit ans il prenait soin de le coudre et découdre à mesure qu’il changeait d’habits. » Nous n’avons plus le parchemin original ; mais la copie de la main de Pascal a été jointe au recueil de la Bibliothèque Nationale, avec les attestations de l’abbé Périer, accompagnée elle-même d’une attestation qui est de la même date. « Je soussigné, prêtre, chanoine de l’église de Clermont, certifie que le papier de l’autre part collé sur cette feuille est écrit de la main de M. Pascal, mon oncle, et fut trouvé après sa mort cousu dans son pourpoint sous la doublure, avec une bande de parchemin où étaient écrits les mêmes mots et en la même forme qu’ils sont ici copiés. Fait à Paris ce a5 septembre mil sept cent onze, Périer. » En tête du recueil se trouve encore la copie dont l’abbé Périer fait mention (nous la désignons par C),