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Page:Œuvres de C. Tillier - I.djvu/251

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XIII

Comment mon oncle passa la nuit en prières pour l’heureuse délivrance de sa sœur.

Mon temps est précieux, chers lecteurs, et je suppose que le vôtre ne l’est pas moins ; je ne m’amuserai donc pas à vous décrire ce mémorable souper ; vous connaissez assez les convives pour vous faire une idée de la manière dont ils soupèrent. Mon oncle sortit à minuit de l’hôtel du Dauphin, avançant de trois pas et reculant de deux, comme certains pèlerins d’autrefois qui faisaient vœu de se rendre avec cette allure à Jérusalem. En rentrant, il aperçut de la lumière dans la chambre de Machecourt, et, supposant que celui-ci griffonnait quelque exploit, il rentra avec l’intention de lui souhaiter le bonsoir. Ma grand’mère était alors en mal d’enfant ; la sage-femme, tout effrayée de l’apparition de mon oncle qu’on n’attendait pas à cette heure, vint le prévenir officiellement de l’évènement qui allait avoir lieu. Benjamin se rappela, à travers les brouillards qui obscurcissaient son cerveau, que sa