Page:Œuvres de C. Tillier - I.djvu/82

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Et si votre ame est droite et votre vie austère,
Si vous aimez les cœurs calmes, forts et pieux,
Vous direz tristement : « C’est un grand caractère
      Effacé de nos cieux ! »


Si vous aimez la guerre aux loyales étreintes,
La guerre pour le bien, sans éclat, sans témoins,
Vous penserez que c’est pour les batailles saintes
      Un bon soldat de moins.


Quand passe le génie à l’aile éblouissante,
Si votre cœur ému se soulève et bat fort,
Vous direz, en plaignant notre muse impuissante :
      Un grand penseur est mort !


Surtout, ô citoyens, si vous savez comprendre
La douleur d’une mère au regard éperdu,
Vous pleurerez ; car c’est un fils vaillant et tendre
      Que la France a perdu !


Un apôtre plus digne, en tête de ce livre,
Dans sa fervente foi t’a déjà révélé :
Dors aux sphères d’azur ; sa voix te fera vivre,
      Pauvre Christ envolé !


Lucien DE LAHODDE.