Page:Œuvres de Catulle, Tibulle et Properce, trad de Guerle, Valatour et Guenouille, 1860.djvu/161

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et les doctes poètes, l'or ne doit pas l'emporter sur les Muses. C'est la poésie qui a donné à Nisus son cheveu de pourpre ; sans la poésie, l'ivoire ne brillerait pas sur l'épaule de Pélops. Celui dont le nom sera chanté par les Muses vivra tant qu'il y aura des chênes sur la terre, des astres au ciel, tant que les fleuves rouleront des eaux dans leur lit. Mais que le barbare qui est sourd à la voix des Muses, qui vend son amour, soit attaché au char de Cybèle ; qu'il porte ses pas errants dans mille cités, et se mutile honteusement au son de la flûte phrygienne. Vénus elle-même veut qu'on écoute les doux propos ; elle s'intéresse aux plaintes de l'amant qui supplie, à ses larmes touchantes».

Telles sont les paroles que le dieu me fit entendre pour les répéter à Titius ; mais Titius a une épouse qui lui défend de s'en souvenir. Qu'il obéisse à celle qu'il aime ; mais reconnaissez-moi pour votre maître, vous tous qui avez à vous plaindre des nombreux artifices de jeunes garçons rusés. Chacun a ses titres à la gloire ; le mien sera d'être consulté des amants dédaignés ; ma porte leur est ouverte à tous. Un jour, dans ma vieillesse, je verrai une foule de jeunes gens empressés s'attacher à mes pas pour entendre mes leçons d'amour.

Mais hélas ! que les longues rigueurs de Marathus me désespèrent ! les artifices