Page:Œuvres de Chapelle et de Bachaumont.djvu/18

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cinq vers suivants, qu’ils écrivent ainsi :

À qui donc adresser ses vœux
En des occasions pareilles ?
Est-ce à vous, Bacchus, roi des treilles ?
Mais, pour rimer, Bacchus et Come
Sont des dieux de peu de secours.

Ma foi, pour le coup, les rimes redoublées faisoient défaut. Il n’y avoit pas abondance, comme dans les autres cas, où le bon sens seul étoit atteint, ce qui inquiète si peu certains éditeurs. Ici la rime et la raison demandoient aussi impérieusement l’une que l’autre un vers qui finît en eux. La Monnoye s’en est passé ; la plupart de ceux qui l’ont suivi s’en sont passés aussi. Un vers de moins, lorsque l’auteur est quelque peu ancien, il y a des gens aujourd’hui qui trouveroient que ça ne fait pas mal ; cela porte avec soi un petit avant-goût d’exactitude qui honore un éditeur. Mais Saint-Marc n’en étoit pas encore là : il lui falloit absolument son vers en eux ; qu’a-t-il fait alors, ce bon Saint-Marc ? Ma foi, il a fait le vers lui-même, puis il l’a présenté à ses lecteurs avec toutes les précautions de modestie obligées.

Après ce vers :

Est-ce à vous, Bacchus, roi des treilles ?

il a dit :

À vous, Dieu des mets savoureux,