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124 LA DIOPTRIQUE.

mettre l’objet ; mais notez que je dis le plus commode, car j’avoue bien que, donnant à la superficie de ce verre la figure d’une ellipse dont le point brûlant soit aussi au lieu où on voudra mettre l’objet, et à l’autre celle d’une partie de sphère dont le centre soit au même lieu que ce point brûlant, l’effet en pourra être un peu plus grand ; mais en revanche un tel verre ne pourra pas si commodément être taillé. Or ce point brûlant, soit de l’hyperbole, soit de l’ellipse, doit être si proche, que l’objet, qu’il faut supposer fort petit, y étant mis, il ne reste entre lui et le verre que justement autant d’espace qu’il en faut pour donner passage à la lumière qui doit l’éclairer. Et il faut enchâsser ce verre en telle sorte qu’il n’en reste rien de découvert que le milieu, qui soit environ de pareille grandeur que la prunelle ou même un peu plus petit ; et que la matière en quoi il sera enchâssé soit toute noire du côté qui doit être tourné vers l’œil, ou même aussi il ne sera pas inutile qu’elle soit garnie tout autour d’un bord de panne ou velours noir, afin qu’on la puisse commodément appuyer tout contre l’œil, et ainsi empêcher qu’il n’aille vers lui aucune lumière que par l’ouverture du verre ; mais en dehors il sera bon qu’elle soit toute blanche ou plutôt toute polie, et qu’elle ait la figure d’un miroir creux, en sorte qu’elle renvoie sur l’objet tous les rayons de la lumière qui viennent vers