Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/170

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est que celles de ses parties qui peuvent le moins cesser de se plier s’évaporent pendant qu’on la chauffe.

Mais, afin que vous receviez toutes ces suppositions avec moins de difficulté, sachez que je ne conçois pas les petites parties des corps terrestres comme des atomes ou particules indivisibles, mais que, les jugeant toutes d’une même matière, je crois que chacune pourroit être redivisée en une infinité de façons, et qu’elles ne diffèrent entre elles que comme des pierres de plusieurs diverses figures qui auroient été coupées d’un même rocher. Puis sachez aussi que, pour ne point rompre la paix avec les philosophes, je ne veux rien du tout nier de ce qu’ils imaginent dans les corps de plus que je n’ai dit, comme leurs formes substantielles, leurs qualités réelles, et choses semblables, mais qu’il me semble que mes raisons devront être d’autant plus approuvées que je les ferai dépendre de moins de choses.

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