Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/174

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vers A[1] ; au lieu que, lorsqu’elles ont la forme d’une vapeur, leur agitation est si grande qu’elles tournent en rond fort promptement de tous côtés, et s’étendent par même moyen de toute leur longueur, en telle sorte que chacune a la force de chasser d’autour de soi toutes celles de ses semblables qui tendent à entrer dans la petite sphère qu’elle décrit, ainsi que vous les voyez représentées vers B. Et c’est en même façon que, si vous faites tourner assez vite le pivot LM[2], au travers duquel est passée la corde NP, vous verrez que cette corde se tiendra en l’air toute droite et étendue, occupant par ce moyen tout l’espace compris dans le cercle NOPQ, en telle sorte qu’on n’y pourra mettre aucun autre corps qu’elle ne le frappe incontinent avec force pour l’en chasser ; au lieu que si vous la faites mouvoir plus lentement, elle s’entortillera de soi-même autour de ce pivot, et ainsi n’occupera plus tant d’espace.

De plus, il faut remarquer que ces vapeurs peuvent être plus ou moins pressées ou étendues, et plus ou moins chaudes ou froides, et plus ou moins transparentes ou obscures, et plus ou moins humides ou sèches une fois que l’autre. Car, premièrement, lorsque leurs parties, n’étant plus assez fort agitées pour se tenir étendues en ligne droite, commencent à se plier et se rapprocher les unes des

  1. Figure 1.
  2. Figure 2.