Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/202

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celui-ci, et il n’y a principalement que deux choses en quoi ils diffèrent : la première est que les vapeurs dont ils se composent ne s’élèvent pas seulement de la superficie de l’eau comme en cette boule, mais aussi des terres humides, des neiges et des nues, d’où ordinairement elles sortent en plus grande abondance que de l’eau pure, à cause que leurs parties y sont déjà presque toutes déjointes et désunies, et ainsi d’autant plus aisées à séparer. La seconde est que ces vapeurs ne pouvant être renfermées en l’air, ainsi qu’en une éolipyle, sont seulement empêchées de s’y étendre également de tous côtés par la résistance de quelques autres vapeurs, ou de quelques nues, ou de quelques montagnes, ou enfin de quelque vent qui tend vers l’endroit où elles sont ; mais qu’en revanche il y a souvent ailleurs d’autres vapeurs qui, s’épaississant et se resserrant au même temps que celles-ci se dilatent, les déterminent à prendre leur cours vers l’espace qu’elles leur laissent. Comme, par exemple, si vous imaginez qu’il y a maintenant force vapeurs en l’endroit de l’air marqué F[1], qui se dilatent et tendent à occuper un espace incomparablement plus grand que celui qui les contient, et qu’au même temps il y en a d’autres vers G qui, se resserrant et se changeant en eau ou en neige, laissent, la plus grande part de l’espace où elles étoient,

  1. Figure 9.