Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/208

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palement pendant la nuit, et qui vient de bas en haut, à savoir de la terre vers l’air, et qui ne peut être que fort lent, tant à cause que son cours est retardé par l’épaisseur de l’air de la nuit, comme aussi à cause que sa matière, ne sortant que de la terre ou de l’eau, ne se peut dilater si promptement ni en si grande quantité que celle des autres vents, qui sort ordinairement des nues. Et enfin il est chaud et humide, tant à cause de la tardiveté de son cours, comme aussi il est humide à cause qu’il est composé des plus subtiles parties de l’eau douce aussi bien que des plus grossières, car elles sortent ensemble de la terre ; et il est chaud à cause qu’il amène avec soi vers le nord la matière subtile qui étoit vers le midi. On observe aussi qu’au mois de mars, et généralement en tout le printemps, les vents sont plus secs et les changements d’air plus subits et plus fréquents qu’en aucune autre saison de l’année, dont la raison se voit encore en regardant la terre EBFD, et pensant que le soleil, que je suppose être vis-à-vis du cercle BAD qui représente l’équateur, et avoir été trois mois auparavant vis-à-vis du cercle HN qui représente le tropique du capricorne, a beaucoup moins échauffé la moitié de la terre BFD où il fait maintenant le printemps, que l’autre moitié BED où il fait l’automne, et par conséquent que cette moitié BFD est beaucoup plus couverte de neiges, et que tout l’air qui l’envi-